Je le sentais depuis un moment… ça montait, ça montait, comme un besoin furieux et impérieux de chlorophylle était en train de me prendre. C'est à tel point que des fois au beau milieu d'une rue je me mettais subitement à quatre pattes à la recherche du moindre bout d'herbe, du moindre petit brin qui aurait survécu entre les dalles de goudron, là seul à m'attendre, à me tendre ses petits bras tout verts...
Moi l'urbain qui suivait les camions parisiens comme enivré par les bons relents de diesel à l'état pur. Moi qui aurait volontiers échangé ma carte bleue contre une carte orange et qui me faisait une ligne juste pour le plaisir, la porte Saint Cloud porte de Montreuil, une bien longue avec plein de beaux tunnels aux si bonnes odeurs parisiennes… Moi, j'étais en manque de vert !
Et pourtant pendant longtemps le mot nature m'avait provoqué grattements et hoquètements et le seul fait qu'il existe des endroits dédiés entièrement aux fleurs et autres choses qui poussent dedans la terre me faisait douter du genre humain.
A cette époque des mots comme bottes en caoutchouc, sécateur ou week-end à la campagne me provoquaient des crises d'asthme. Je préférais lisser le zinc parisien d'un coude attentif en ventant les mérites de la ville du matin jusqu'au soir et surtout du soir au matin tôt. Je ventais ses rues enfumées et bruyantes où les arbres, ces trucs en bois avec de ridicules plumeaux verts, n'étaient pas encore adulés comme s'ils étaient la seule chance de survie de notre espèce.
A cette époque je vivais heureux protégé que j'étais par le périphérique et en oubliant qu'il y avait autre chose après… Après de toute manière, c'était la sauvagerie animale et je frissonnais d'horreur en imaginant que l'on puisse me pousser dehors, hors de ma ville !
Et puis il y a quelques années avec une poignée de passionnées et de passionnés nous nous sommes retrouvés pour un premier pique-nique sur l'herbe… Bien sûr prudemment cette première fois j'avais mis un plaid bien épais tout en synthétique entre le vert grouillant et mes fesses. Mais petit à petit occupé que j'étais à prendre plaisir avec eux, avec ces premières et ces premiers, j'ai oublié, je me suis oublié, j'ai oublié l'urbain. Et j'ai même fini par caresser cette herbe sur laquelle j'étais posé… et ça m'a paru presque aussi doux qu'une moquette… et j'ai aussi presque oublié les monstres terrifiants qui pouvaient y vivre… presque oublié.
C'est comme ça que je me suis attrapé le plaisir du vert sur lequel on pique-nique et c'est comme ça qu'année après année, rendez-vous avec vous après rendez-vous, finalement j'en arrive à être en manque d'herbe quand le temps des pique-niques arrive.
Et j'espère qu'à vous aussi ça vous fait un peu ça et que vous aurez envie de nouveau de venir partager, échanger et manger sur… l'herbe ! Et comme toujours nous avons donc rendez-vous les premiers dimanches de juillet et d'août.
Tartelettes croquantes aux pêches fondantes
Ingrédients pour 4 pièces :
Pour les tartes : 250g de farine – 140g de beurre – 70g de cassonade – 30g d'amandes effilées – 1 œuf – 8 petites pêches blanches mûres à point – quelques brins de romarin Pour la garniture : 8càs de mascarpone – 8càs de crème fraîche liquide – 4càs de sucre glace – 2càs d'amandes en poudre – 4càs d'amandes effilées légèrement grillées
Commencez en réalisant le fond de tarte. Battez ensemble 120g de beurre mou avec 50g de cassonade. Ajoutez la farine et les amandes effilées que vous aurez écrasées entre vos doigts. Ajoutez enfin l'œuf rapidement battu. Faites une jolie boule, puis coupez-la en quatre et reformez quatre boules.
Ecrasez les boules de pâte avec la paume de la main sur un papier sulfurisé, donnez lui une forme rectangulaire.
Pelez et coupez en quartier les pêches et répartissez-les sur la pâte.
Saupoudrez chaque tartelette avec quelques brins de romarin, 10g de beurre en tout petits cubes et 5g de cassonade.
Enfournez pendant 15 à 20 minutes dans un four préchauffé à 180°.
Pendant ce temps réalisez la crème en battant ensemble le mascarpone, la crème, le sucre glace et l'amande en poudre.
Au sortir du four, laissez tiédir, puis répartissez la crème sur les tartelettes et terminez en saupoudrant le tout avec les amandes effilées. Mangez vite !
Et maintenant le mode d’emploi des pique-niques, le qui, le quand, le pourquoi, le quoi et tout l'toutim, toutes les propositions pour les pique-niques parisiens... Et si vous voulez voir les précédentes éditions c'est là, là et là...
- Qui vient ? Les amateurs de blogs… ceux qui ont un blog et ceux qui aiment les lire ! Et on peut venir avec amies, maris, amants, grand-mères, oncles, enfants… ou tout seul ! mais pas d'animaux… interdits dans les jardins de Bercy…
- Quand vient ? Les dimanches 3 juillet (pour que ceux qui sont ensuite en vacances puissent aussi participer…) et/ou le 7 août à partir de midi… mais vous pouvez arriver plus tard ! Nous y serons jusqu'à… je pense la fin de la sieste mais chacun peut partir quand il le veut bien sûr.
- Où vient ? Dans les jardins de Bercy (nous serons sous la croix sur la 'tite carte) accolés au métro Cour Saint-Emilion (ligne 14) ou Bercy un peu plus loin… ne vous inquiétez pas cette partie du jardin n'est pas gigantesque et sur l'herbe un tas de blogueurs ça se voit ! - Pourquoi vient ? Pour être ensemble et manger un bout…
- Avec quoi vous vient ? Chacun prend son pique-nique, et ça peut être un casse-croûte jambon beurre… et pour les plus courageuses ou courageux, elles ou ils peuvent prendre quelque chose de plus, une boisson, un truc salé, un truc sucré… un truc quoi… à faire goûter à ceux qui sont autour. Ne faites pas pour 15, pour 2 ou 3 c'est déjà bien ! Eventuellement un truc pour manger dessus (nappe, plaid, couverture…), mais l'herbe pour pique-niquer c'est bien aussi !
- Avec quoi moi viens ? Avec un stock d'assiettes, en carton mais avec des petites fleurs, de gobelets et de couverts, en plastique sûrement… donc n'apportez pas tout ça à moins que vous ne vouliez manger dans votre vaisselle en porcelaine et vos verres en cristal !
Des idées, des questions, des suggestions à vous de jouer maintenant ! Et si vous avez vraiment peur de ne pas nous trouver n'hésitez pas à m'envoyer un petit mail je vous dirai comment faire sonner mon portable ,-)!!!
Si vous voulez reprendre le logo du pique-nique, vous pouvez mais aucune obligation bien sûr !
Mais pourquoi, et voilà que la danse du soleil va revenir à la mode... est-ce que je vous raconte ça...